Valérie TORANIAN
Directrice de la rédaction ELLE (Editor in chief, ELLE)
PARIS

"La femme a été prisonnière pendant des millénaires d’une image excessivement traditionnelle. Il ne faut pas oublier qu’on n’en est encore pas si loin. Parce que quand vous regardez les manuels scolaires, aujourd’hui, en général la représentation de l’ingénieur, c’est un homme, l’infirmière c’est une femme. Tout a changé, bien sûr, beaucoup de choses ont changé, les femmes ont affirmé beaucoup de choses dans plein de domaines, en même temps, on trimballe encore des choses qui sont assez stéréotypées. Ce qui est important c’est qu’aujourd’hui, les femmes ont besoin d’un espace qui soit assez ouvert, assez libre, en ce qui concerne leur propre représentation."

Les femmes sont : soit victimes, soit mères, soit prostituées. Pour sortir du cercle vicieux, les photographes privilégient les études à long terme.

AYPERI KARABUDA ECER
Vice Présidente Images Reuters / Présidente World Press Photo
(Vice président, Pictures Reuters / President, World Press Photo)
PARIS

"Tous les journalistes le savent. Il faut vendre un pitch. C’est quoi, pourquoi, alors coco, qu’est ce qu’il se passe, etc …On cherche des choses exceptionnelles. Le photojournalisme a toujours été dans l’exceptionnel. Maintenant, la tendance c’est des gens dans leur quotidien. Le rapport avec la photo n’est plus dans l’exceptionnel."

À l’instar des photos de mode critiquées, elles, pour leur artifice et leur superficialité, le quotidien tragique, émouvant, touchant reste un produit d’appel. Pour vendre, il faut séduire.

AYPERI KARABUDA ECER
Vice Présidente Images Reuters / Présidente World Press Photo
(Vice président, Pictures Reuters / President, World Press Photo)
PARIS

"Il y a un esthétisme autour du photojournalisme. Il ne faut pas se leurrer. Il faut que cela soit beau pour que cela passe. Même si c’est extrêmement dramatique, il faut que cela soit beau. "

Par exemple, cette photo, lauréate du World Press Photo, est d’une fulgurante beauté. Nous sommes à Téhéran. Une femme crie son mécontentement suite aux résultats contestés des présidentielles iraniennes.

AYPERI KARABUDA ECER
Vice Présidente Images Reuters / Présidente World Press Photo
(Vice président, Pictures Reuters / President, World Press Photo)
PARIS

"Aujourd’hui découvrir est beaucoup difficile qu’il ya 30/40 ans parce qu’il y a tellement de choses que vous voyez tous les jours que ce n’est plus la découverte qui est la chose importante, c’est le sens que vous tirez des choses."

Le questionnement est aujourd’hui le suivant :
Les médias peuvent-ils avancer à nous donner les sens des choses ?
Quelles sont les images qui vont subsister ?
Quelles sont les images qui toucheront le public ?

Valérie TORANIAN
Directrice de la rédaction ELLE (Editor in chief, ELLE)
PARIS

"Dans le fond, ces images de femmes dans la mode ou ces images de femme dans la beauté, ou ces images de femmes dans des situations plus tragiques ou dans des conflits ou dans la guerre, aucune d’entre elles ne résume les femmes, elles sont toutes des héritages. Ce qu’il faut c’est être consciente et avoir la lucidité nécessaire par rapport à ça. Et puis après … peu importe …"

L’archétype, c’est notre mémoire collective. Le futur ? C’est déplacer notre point de vue et surtout, interroger notre propre regard.

REMERCIEMENTS
ELLE
REUTERS
VISA POUR L’IMAGE PERPIGNAN
WORLD PRESS PHOTO
MAGNUM
2ème BUREAU