Dans le monde du sac et de l’accessoire, quelques discrets artisans parisiens résistent encore à la poussée des grandes marques. Qui sont-ils, que proposent-ils, que communiquent-ils ? Revue de détails en trois portraits : Alexis Théry, Hélène Nepomiatzi, Philippe Roucou.

Philippe Roucou existe depuis les années 90, depuis que le sac est passé de la pièce de maroquinerie à l’accessoire de mode.  Il mélange différentes techniques, aime le veau, l’agneau, le python. Il vend surtout à l’international dans des boutiques multi-marques.

Est-ce lui, qui crée les tendances ?

Philippe ROUCOU

Artisan Maroquinier (Leathermancraft)

PARIS

On suit aussi l’envie de nos clientes. Si on sent que nos clientes sont prêtes à avoir des petits sacs du soir, on va aller là. Mais si nous, on sent aussi que on doit emmener petit à petit nos clientes à nos envies, on les amène de saisons en saison à les habituer à ce que les sacs deviennent plus petits, comme ce que je pense en ce moment, les oversizes, c’est quelque choses d’un peu trop vu. Petit à petit, on va amener nos clientes à retrouver le porté d’un petit sac.

Hélène Nepomiatzi a connu sa grande heure de gloire de 1987 à 1998. Sa marque s’appelait “31 Février“. Une griffe pleine d’humour, une création débridée : sac menotte, sac gigogne, sac glaçon, sac à porter en total look. Elle renaît aujourd’hui sous son propre nom. Avec de nouvelles idées, à l’écoute des nouvelles tendances.

Hélène NEPOMIATZI

Designer

PARIS

Mon imaginaire est toujours inspiré par ce qui se passe autour de moi, par la réalité de la vie quotidienne, et donc ma thématique est autour de l’argent, du porte-monnaie. On retourne vers quelque chose de plus construit, de plus rigide, on revient plus à quelque chose de structuré. Et là on est plus raisonnable par rapport aux choses qui ne servent à rien sur le sac. C’est plus épuré.

Une brillante idée qu’elle avait déjà travaillée il y a 10 ans prend corps aujourd’hui sous la forme d’un partenariat avec la société Caddie. Habiller d’un vêtement chic et fonctionnel cette structure de  métal ultra résistante, pour, tout simplement, faire les courses.

Ursul est une toute jeune société. Contrairement aux marques établies, elle ne peut baser sa communication sur des valeurs historiques. Son fondateur n’a pas le choix, un seul critère s’impose pour communiquer autour d’un produit phare : La sangle de cuir, bracelet, ou ceinture.

Alexis THÉRY

Designer Ursul

PARIS

Vous pouvez racheter uniquement une lanière de cuir et garder la boucle en argent. On ne jette pas tout. L’idée de durable, de pas jetable, c’est un peu les choses que j’aime.

Financement, création, fabrication, distribution, communication. C’est la réussite conjointe de ces cinq domaines clé qui déterminera la propension de l’artisanat français à générer, ou pas, des emplois, à sauver, ou pas, des techniques virtuoses. L’affaire n’est pas encore dans le sac.

REMERCIEMENTS

Ursul

Philippe Roucou

Caddie

Modéalis

Hélène Nepomiatzi

Pierre-Maurice Cayez-Vasse

 ENGLISH VERSION:http://www.youtube.com/watch?v=3PV5C1XT5rw