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SALON DU PRET A PORTER PARIS

 Jean-Pierre Mocho, président de la Fédération du Prêt-à-Porter féminin, Christian Estrosi, ministre chargé de l'industrie, Elisabeth Quin, chargée de mission. (photographie © MINEFE - Dominique HENRI-SIMON)

 

 

Salon du Prêt-à-Porter

Paris

5 septembre 2009 12h30

 

Tout Salon a ses hôtesses, et les habille. Les jeunes élégantes du Salon – professionnel - du Prêt-à-Porter sont ce week-end mises en habit par le décalé créateur parisien Karim Bonnet. Le nom de sa marque ? Impasse de la Défense ! Ironie. Illustration parfaite des émotions ressenties dans “la profession Mode“. Des chiffres circulent. Industrie textile, 11 milliards d’euros. Prêt-à-porter, 5 milliards. France, emplois, 50 000. C’est beaucoup, c’est peu, c’est “rien“.

Agir ? Nous ne sommes plus à l’ère des “ministères de l’information“ quand tout journal s’obligeait à rendre compte de  la moindre sortie gouvernementale. Mais cette visite matinale, une première, de Christian Estrosi, ministre chargé de l’industrie s’avére importante, dans ses annonces.

Réelles envies de restructurer, de réformer. Promouvoir, sauver, faire espérer le secteur. Nul n’oserait aujourd’hui le penser futile. Défendre la France et ses emplois, son savoir-faire. Envie d’émerger de l’Impasse intellectuelle, créative, industrielle qui embastille la Mode depuis plus de 30 ans.

Ce matin, Christian Estrosi visite. Il ne visite pas seul. Nommée la veille au soir, Elisabeth Quin l’accompagne. Journaliste de télévision, de presse écrite, de radio, et pour les “branchés“, la voix des premiers défilés Couture de Jean-Paul Gaultier, l’auteure de Bel de Nuit, La peau dure, Le Livre des vanités, vient d'être “chargée de mission, pour les industries de haute couture et de prêt-à-porter. Elle aura entre autres pour objectif de faire des propositions afin de protéger la création et le savoir-faire français des industries de haute couture et du prêt-à-porter. Elle devra également exercer un rôle de veille en créant notamment un lien permanent entre les professionnels et le Ministre. “

Elisabeth Quin ne s'émeut pas facilement. Elle regarde, écoute, respire l’ambiance détendue de “déjeuners sur l’herbe quand l’arrière-saison se termine“.

 


Eté 2009. Christian Estrosi est interpellé par Elisabeth Quin dans sa tribune du Figaro Madame. La Mode française ne va pas bien du tout, l’annonce de la mise en liquidation de la Maison Christian Lacroix est un détonateur. Un emploi est un emploi, chez Continental comme chez Christian Lacroix. Monsieur le Ministre, la Mode n’est-elle pas en lien direct avec l’Industrie (son ministère délivre le label-sésame Haute Couture) ? Quelle volonté politique pour un univers que certains disent aujourd’hui piloté par la finance, avec comme unique responsabilité la gestion du chiffre magique : 15% pour les actionnaires.

 

 

 

Communiqué de presse remis le soir même de la visite :

Christian ESTROSI a annoncé les mesures qu’il souhaite voir mises en œuvre dès le premier trimestre 2010 :

  •  mise en place d’une banque de la mode afin de mettre des outils de financement adaptés au secteur du luxe, et en particulier aux jeunes créateurs. L’objectif est de faire d’un établissement bancaire, la banque de référence pour le financement de ces entreprises ;
  • rendre plus lisible, plus performant et plus cohérent le réseau d’écoles de création existant en coordination avec le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, et que soit étudiée la création d’une grande école de la création d’envergure internationale à l’instar de ce qui existe dans d’autres pays européens ;
  • un plan d’action en faveur des façonniers :

- Dès le mois prochain, le Ministre réunira les principaux grands donneurs d’ordre des façonniers français de l’habillement (les grandes marques de luxe et des créateurs de mode) afin de mieux connaître leurs attentes et leur besoin, les aider à améliorer leur compétitivité et la performance globale de la filière et établir avec eux un plan d’action permettant de sauvegarder les savoir-faire des façonniers ;

- Christian ESTROSI souhaite notamment que les recommandations du rapport de Clarisse REILLE sur la situation et les perspectives des façonniers de l’habillement donnent lieu à des actions concrètes à court terme. Il s’agit d’aider les façonniers à faire face à l’urgence de la crise, et les accompagner dans une démarche stratégique de plus long terme.

Christian ESTROSI a conclu que l’ensemble des axes de travail et mesures devraient être mis en œuvre dès les premiers mois de l’année 2010.


Le Ministre a également exprimé :

Je viens de découvrir, en me plongeant dans vos dossiers, qu’il fallait récupérer la sous-traitance qui fuit à l’étranger.

Les banques ne prêtent pas, et pourtant, nous avons accompagné le secteur bancaire.

Je n’ai aucune certitude.

Je suis le pompier et l’architecte des entreprises françaises.

Je suis en relation constante avec le Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand.


Les médias ont un rôle particulier à tenir. Le système actuel du “journalisme de mode“ vit ses derniers instants. La nouvelle garde, vague, cherche par-delà les nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication à engendrer de nouveaux liens.

Le rapport Reille, la Banque de la Mode, une Ecole d’envergure internationale qui puisse pénétrer le terrain de jeu mondial de l’Ecole Supérieure des Arts Visuels de la La Cambre à Bruxelles, ou du Centrale Saint Martins College of Arts and Design à Londres …… et bientôt une opération de destruction massive de produits contrefaits à Cannes organisée par le ministère afin de mobiliser la conscience de chacun, aborder les problématiques du copy-right et des droits d’auteur, mettre un peu de baume aux coeurs des douaniers toujours en sous-effectif …

Nouvelles suivront …

 

Pascal Mourier